Précarités, protection de l'enfance : réinventer les pratiques d'intervention

33 participants

Objectifs

Analyser les enjeux liés aux besoins de l'enfant et à l'intérêt des familles
Définir ces deux notions

Dans son rapport de 2010, Dominique Versini, Défenseure des enfants, alertait sur les situations de précarité que vit une part croissante des enfants en France. Ainsi, indiquait elle, la précarité touche près de 2 millions d’enfants et 13% de la population, dont 30% de familles monoparentales.

Comme le soulignait Mme Versini, la précarité a des effets directs sur les conditions de vie et d’éducation des enfants, alimentation, accès aux soins, accès à la scolarité, conditions de logement, etc., mais elle a aussi des effets symboliques extrêmement importants.

Il s'agit de montrer comment la précarité a un effet délétère sur les conditions d’éducation, que viennent parfois aggraver des accompagnements éducatifs vécus comme intrusifs et eux-mêmes stigmatisants. Pourtant, depuis 40 ans, les interventions au titre de la protection de l’enfance ont peu pris en compte la question de l’environnement social de l’enfant et de sa famille et de leurs conditions de vie. Au contraire, les pratiques professionnelles se sont souvent inscrites dans des approches essentiellement cliniques, nourries au sein de la psychanalyse. Ces approches ont le défaut de ne mettre en lumière que les causes subjectives des difficultés éducatives rencontrées par les familles, celles liées à la sphère privée, et occultent les causes sociales, liées à la sphère publique.

Avec Mohamed L’Houssni, Directeur de l’AEMO de Thonon, Catherine Colombel du CNDPF et UDAF 75 et un service de prévention spécialisée d'Indre-et-Loire nous tenterons de mieux comprendre le rôle des précarités sociales dans la question éducative et de dessiner quelques pistes pour des pratiques renouvelées.

Renaud HOUDAYER, Directeur adjoint Enfance Famille, CG du Doubs